Stomie : définition, prix, remboursement

Souvent redoutée, l’opération de la stomie constitue une solution pour de nombreuses pathologies du système digestif ou urinaire. Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui modifie le transit naturel pour permettre l’évacuation des selles ou de l’urine à travers une ouverture créée sur la paroi abdominale. Définition, coût, remboursement : on vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur la stomie.

Une femme avec une poche de stomie fait du tennis

Qu’est-ce qu’une stomie ?

La stomie est une ouverture créée chirurgicalement sur l’abdomen pour permettre l’évacuation des matières fécales ou urinaires lorsque les voies naturelles ne peuvent plus assurer cette fonction. Elle peut être temporaire, dans l’attente d’une reconstruction, ou définitive, selon la pathologie concernée.

La mise en place d’une stomie représente un bouleversement de taille dans le quotidien des patients. Aussi, l’adaptation à cette nouvelle réalité nécessite un suivi médical, mais aussi un accompagnement psychologique.

Grâce aux progrès médicaux et à l’amélioration des dispositifs de recueil, les personnes stomisées peuvent retrouver une qualité de vie satisfaisante.

Quels sont les différents types de stomies ?

Le type de stomie dépend de l’organe concerné et de la maladie sous-jacente. Il en existe trois principaux :

La colostomie

La colostomie est une dérivation du côlon vers une ouverture abdominale. Elle est indiquée lorsque la partie inférieure du tube digestif est touchée par une maladie, une infection grave ou une obstruction. Cette intervention peut être réalisée à différents niveaux du côlon :

  • Colostomie ascendante : située dans la partie droite de l’abdomen, elle produit des selles liquides à semi-liquides.
  • Colostomie transverse : placée au niveau du haut de l’abdomen, elle donne des selles pâteuses.
  • Colostomie descendante ou sigmoïdienne : plus proche du rectum, elle entraîne des selles formées, similaires à celles évacuées naturellement.

A savoir que certaines colostomies sont temporaires et permettent de protéger une partie du côlon le temps de sa cicatrisation. D’autres sont définitives, notamment après l’ablation complète du rectum.

L’iléostomie

L’iléostomie consiste à dériver l’extrémité de l’intestin grêle, appelée iléon, vers la paroi abdominale. Contrairement à la colostomie, elle entraîne l’évacuation de selles liquides et très irritantes pour la peau, car elles n’ont pas transité par le côlon, où l’eau est habituellement réabsorbée.

Ce type de stomie est généralement nécessaire en cas de maladies inflammatoires sévères, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, mais aussi après l’ablation complète du côlon.

Les patients avec une iléostomie doivent surveiller leur hydratation, car les pertes en eau et en électrolytes sont plus importantes.

L’urostomie

L’urostomie est une dérivation urinaire réalisée lorsque la vessie ne peut plus assurer sa fonction d’évacuation de l’urine. Elle est indiquée après une cystectomie (ablation de la vessie), souvent en raison d’un cancer avancé, d’une malformation congénitale ou d’un trouble neurologique affectant la fonction vésicale.

L’une des techniques les plus utilisées est la dérivation par conduit iléal : un segment d’intestin grêle est prélevé pour canaliser l’urine des uretères vers une ouverture cutanée. L’urine est recueillie dans une poche spécifique qui doit être vidée régulièrement par le patient.

Dans certains cas, une nouvelle vessie interne (néovessie) peut être construite à partir d’un fragment intestinal, évitant ainsi une stomie externe. Toutefois, cette option ne convient pas à tous les patients.

Dans quels cas une stomie est-elle nécessaire ?

La stomie peut être envisagée lorsque les fonctions naturelles d’évacuation des selles ou de l’urine sont gravement altérées. Plusieurs pathologies et situations médicales conduisent à cette intervention :

Type de stomieCause de la stomieDétails
Colostomie, iléostomieCancer colorectalTumeur envahissant le rectum ou le côlon, nécessitant une dérivation après ablation chirurgicale.
Iléostomie (plus fréquente), colostomie (moins fréquente)Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)Lésions sévères dues à la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, pouvant entraîner une stomie temporaire ou définitive.
Colostomie, iléostomie, urostomie (si anomalies des voies urinaires)Malformations congénitalesAbsence de rectum ou anomalies des voies urinaires, imposant parfois une stomie dès la naissance.
Colostomie, iléostomie, urostomie (si lésion de la vessie)Traumatisme abdominal gravePerforation intestinale ou lésion de la vessie après un accident, nécessitant une stomie d’urgence.
Colostomie, iléostomieComplications postopératoiresIncapacité de reprendre un transit naturel, imposant une stomie comme solution alternative.

Qui réalise la stomie ?

L’intervention est effectuée par un chirurgien spécialisé, selon la nature de la stomie et la pathologie sous-jacente.

Les opérations de la colostomie ou de l’iléostomie sont réalisées par un chirurgien digestif. Ce professionnel de santé intervient dans le cadre des cancers colorectaux, des maladies inflammatoires de l’intestin ou des complications postopératoires. Pour une urostomie, c’est un urologue qui réalise l’intervention.

Avant l’opération, une équipe pluridisciplinaire avec des infirmiers spécialisés en stomathérapie, prépare le patient et l’accompagne dans la gestion quotidienne de sa stomie Après la chirurgie, un suivi médical est mis en place pour assurer la cicatrisation et prévenir les complications, comme les infections ou les hernies péristomiales.

Combien coûte une stomie ?

Le coût d’une stomie dépend de plusieurs éléments :

  • L’établissement de soins (hôpital public ou clinique privée)
  • La technique chirurgicale employée
  • La durée d’hospitalisation
  • Les consultations de suivi
  • Le matériel stomique (poches, protections cutanées, accessoires)

En moyenne, une hospitalisation pour la création d’une stomie peut coûter plusieurs milliers d’euros. Toutefois, une grande partie de ces frais est couverte par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé.

Quel est le remboursement d’une stomie ?

Prise en charge de l’Assurance maladie

Tout d’abord, la Sécurité sociale peut prendre en charge l’opération de la stomie à hauteur de 80 % dans les établissements conventionnés.

Les dispositifs médicaux, comme les poches de recueil et les protections cutanées, sont également remboursés selon la liste des produits et prestations remboursables (LPPR).

Si la stomie est la conséquence d'une des 30 maladies donnant lieu à l'exonération du ticket modérateur (ALD), le remboursement peut être de 100%.

Les codes CCAM des stomies

La Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) attribue des codes spécifiques aux interventions chirurgicales, y compris la création de stomies. Voici les principaux codes CCAM correspondant aux différents types de stomies :

1.    Codes CCAM des stomies digestives

  • Colostomie (abouchement du côlon à la peau) : HADB002
  • Fermeture d’une colostomie : HADB003
  • Iléostomie (abouchement de l’intestin grêle à la peau) : HADB001
  • Fermeture d’une iléostomie : HADB006

2.    Codes CCAM des stomies urinaires

  • Urostomie avec conduit iléal (dérivation urinaire utilisant un segment d’intestin) : JBFA002
  • Bricker (conduit iléal avec implantation des uretères) : JBFA003
  • Fermeture d’une urostomie : JBFA004

Source : AMELI.fr

Prise en charge de la mutuelle santé

Les frais non couverts par l’Assurance maladie peuvent être pris en charge par une complémentaire santé, notamment si le patient ne peut pas bénéficier du remboursement intégral.

La mutuelle peut prendre en charge le ticket modérateur de l’hospitalisation (20% des frais) ainsi que le forfait hospitalier (20 € par jour en hôpital ou en clinique) mais également de potentielles majorations.

Source : AMELI.fr

 

Besoin d’une complémentaire adaptée à vos besoins ?

Obtenir un devis
Sommaire