Cancers en France : une place inquiétante dans le classement mondial
L’actualité sanitaire française est marquée par un paradoxe frappant : alors que les progrès médicaux permettent de sauver de plus en plus de vies face au cancer, l’incidence de la maladie atteint des niveaux record.
Une récente étude internationale a tiré la sonnette d’alarme, confrontant la France à une réalité inquiétante, encore largement inexpliquée. Face à ce fardeau humain, social et économique, la prévention et le dépistage du cancer demeurent des piliers essentiels de santé publique.
La France en tête du classement mondial du cancer : un signal d’alarme
En septembre 2025, une étude du programme Global Burden of Disease publiée dans The Lancet a révélé que la France (et Monaco) figure parmi les pays où l’incidence du cancer par habitant est la plus élevée au monde. Le taux standardisé selon l’âge atteint 389,4 cas pour 100 000 habitants.
Cette première place est toutefois sujette à débat. Une autre étude menée à Lyon classe la France au 9e rang mondial, illustrant des divergences méthodologiques. Mais quelle que soit la source, le constat reste préoccupant et appelle des explications plus approfondies.
Heureusement, la France bénéficie d’un système de santé performant : le taux de mortalité par cancer a fortement reculé, passant de 184,7 à 136,8 décès pour 100 000 habitants entre 1990 et 2023. Malgré ces progrès, le cancer reste la première cause de mortalité, représentant 27 % des décès dans le pays.
Les causes possibles : modes de vie et environnement
Pour expliquer cette forte incidence, plusieurs facteurs de risque sont évoqués, même si les recherches restent à approfondir.
1. Les habitudes de vie
Le tabac et l’alcool jouent un rôle central. Le tabagisme féminin en France (23 %) est le plus élevé d’Europe, et la consommation d’alcool reste supérieure à la moyenne européenne. Ces deux comportements expliquent en partie l’augmentation des cancers chez les femmes.
2. Les polluants environnementaux et alimentaires
L’exposition aux pesticides et au cadmium constituerait une autre piste. En effet, le cadmium est un métal lourd cancérogène souvent utilisé dans les engrais et la France reste parmi les plus gros utilisateurs de pesticides au monde.
4. Une prévention encore insuffisante
Les taux de dépistage en France sont plus faibles que dans le reste de l'Europe, ce qui pourrait expliquer ce taux d'incidence si élevé :
- 46 % pour le cancer du sein (contre 54 % en UE),
- 29 % pour le cancer colorectal (contre 44 % en UE).
Le dépistage reste le meilleur moyen de prévention dans la lutte contre le cancer. Pris en charge suffisamment tôt, de nombreux cancers ont de très bons taux de survie.
Le calendrier 2025 de la prévention et du dépistage
Les autorités sanitaires de INCa (Institut National du Cancer), l'Assurance Maladie et les ARS (Autorités Régionales de Santé) déploient chaque année plusieurs campagnes nationales de prévention du cancer pour encourager le dépistage.
Février : Journée mondiale contre le cancer
Le 4 février 2025, la mobilisation internationale coordonnée par l’UICC (Union Internationale contre le Cancer) a pour but chaque année de sensibiliser sur l'importance du dépistage et sur les comportements en risque. En effet, l'excès de tabac, l'alcool ou la sédentarité figurent parmi les facteurs de risques.
Mars Bleu : le mois du dépistage du cancer colorectal
Du 1er au 31 mars, cette campagne encourage les personnes de plus de 50 ans à réaliser un test immunologique simple et pris en charge à 100 %. Il est commandable sur le site internet : https://monkit.depistage-colorectal.fr/#/accueil
Il est recommandé de le faire tous les deux ans pour les hommes et femmes de 50 à 75 ans.
Juin Vert : cancer du col de l’utérus et promotion de la vaccination HPV
Le dépistage du cancer du col de l'utérus est proposé aux femmes de 25 à 65 ans. Selon la tranche d'âge, le dépistage est réalisé tous les 3 à 5 ans à l'aide d'un frottis.
La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) est recommandée dès 11 ans, pour les filles comme pour les garçons. Le vaccin permet de prévenir les cancers :
- du col de l’utérus
- de la gorge
- de l’anus
Elle est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie et constitue un outil clé de prévention primaire.
Octobre Rose : le mois du dépistage du cancer du sein
Du 1er au 31 octobre 2025, Octobre Rose mobilise les CPAM et les ARS autour du dépistage du cancer du sein chez les 50 - 74 ans. Le dépistage s'effectue également tous les 2 ans à l'aide d'une mammographie.
Le dépistage par palpation est recommandé avant l'âge de 50 ans, il peut être pratiqué par un gynécologue ou un médecin généraliste.
N'hésitez pas à en parler à votre médecin.
Novembre (Movember) : dépistage des cancers des testicules et de la prostate
En novembre, la campagne Movember sensibilise aux cancers de la prostate et des testicules. Même s'il n'existe pas de dépistage systématique, il est recommandé d'ouvrir le dialogue avec son médecin généraliste.
En effet, il n'est pas prouvé que le dépistage du cancer de la prostate (toucher rectal ou examen sanguin) soit fiable. Quant au dépistage du cancer des testicules, celui-ci repose sur la palpation et la découverte est généralement faite par le patient lui-même.
En conclusion
La France affiche une mortalité en baisse, mais une incidence du cancer anormalement élevée qui soulève de nombreuses questions. Cela remet en avant l'important du dépistage dans la prévention des cancers.
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