Tout savoir sur l’incontinence urinaire après prostatectomie

La prostatectomie radicale est une opération chirurgicale pratiquée fréquemment pour traiter le cancer de la prostate. Si l’ablation de la prostate et des vésicules séminales est très efficace pour éradiquer les cellules cancéreuses, elle entraîne néanmoins des effets secondaires indésirables. L’incontinence urinaire après une prostatectomie totale en fait partie. Heureusement, il existe des solutions pour favoriser un retour rapide à la continence urinaire.

Une femme a une incontinence urinaire prostatectomie

En quoi consiste l’incontinence urinaire ?

L’incontinence urinaire se définit par la perte involontaire d’urine. Elle est principalement la conséquence du vieillissement de l’appareil urinaire ou, dans le cas présent, résulte des suites opératoires d’une prostatectomie radicale. On distingue plusieurs types d’incontinence urinaire : l’incontinence par impériosité, l’incontinence par regorgement ou encore l’incontinence d’effort, aussi appelée incontinence sphinctérienne.

Après une chirurgie de prostatectomie radicale, près de 40 % des hommes souffrent d’une incontinence urinaire d’effort. Tout comme les troubles de l’érection, l’incontinence fait partie des complications fréquentes.

Pourquoi l’incontinence est-elle fréquente après une prostatectomie ?

L’opération de la prostate peut altérer le fonctionnement normal du muscle de la vessie et du sphincter. La prostate est une glande située entre l’urètre et la vessie. Lors de l’ablation de la glande prostatique, le sphincter vésical est généralement retiré également. Le sphincter urétral est conservé, mais l’acte chirurgical peut l’endommager à des degrés divers.

Ainsi, le sphincter restant et les muscles du plancher pelvien vont devoir travailler davantage pour compenser le manque de support autour de l’urètre. La moindre fatigue musculaire entraîne donc des fuites urinaires.

Quelle est la durée de l'incontinence urinaire après une prostatectomie ?

Pour rétablir une connexion anatomique entre l’urètre et la vessie, le chirurgien doit poser une sonde urinaire le temps de la cicatrisation. C’est lors du retrait de la sonde urinaire que les patients constatent des fuites urinaires. Elles peuvent être de l’ordre de quelques gouttes, mais aussi d’une miction complète.

En règle générale, les fuites d’urine sont temporaires et s’améliorent rapidement. La grande majorité des patients retrouvent une continence normale dès le premier trimestre, les fuites persistent rarement au-delà d’un an. L’incontinence permanente postopératoire après une prostatectomie existe, mais elle ne touche que 2 à 3 % des patients.

Comment traiter l’incontinence urinaire post-prostatectomie ?

Si vous souffrez d’incontinence urinaire après une prostatectomie, parlez-en à votre médecin traitant. Des solutions existent pour traiter ce trouble des voies urinaires.

Rééducation périnéale

La rééducation périnéale et pelvienne est préconisée comme traitement de première intention après l’intervention chirurgicale. Des séances vous seront prescrites chez un kinésithérapeute ou tout autre professionnel spécialisé en urologie. Celui-ci vous fera faire toute une série d’exercices de renforcement du plancher pelvien, dont les exercices de Kegel. Plusieurs techniques sont aussi employées : biofeedback, électrostimulation, rééducation de la vessie, etc.

La rééducation est également recommandée à titre préventif, c’est-à-dire avant l’opération. Réalisée en prévention, elle permet de réduire le nombre de patients souffrant de fuites urinaires après l’intervention et accélère le retour à la continence.

La pince pénienne

Contrairement aux séances de rééducation, la pince pénienne ne traite pas le problème d’incontinence, mais peut être intéressante en cas de troubles persistants après la rééducation des muscles pelviens. La pince pénienne est un dispositif qui comprime légèrement l’urètre, fermant ainsi le canal urinaire. La pince se place sur le pénis et se porte durant la journée. Le patient retire tout simplement la pince pour uriner. Efficace, la pince requiert toutefois des précautions d’emploi et l’avis de votre médecin. Mal utilisée, elle peut provoquer des lésions de la peau et bloquer la circulation sanguine.

Traitement par la chirurgie

Si l’incontinence persiste malgré le renforcement des muscles pelviens, plusieurs traitements chirurgicaux sont envisageables :

  • Les bandelettes urinaires : installées à l’arrière de l’urètre, sous les bourses, les bandelettes exercent une compression passive sur l’urètre et rétablissent la position initiale de l’urètre. La pose de bandelettes permet une résolution de l’incontinence masculine dans 70 % des cas.
  • Les ballons latéro-urétraux : les ballons, implantés par voie périnéale, vont exercer aussi une compression passive sur l’urètre. La compression réalise un obstacle au flux urinaire, sans pour autant le bloquer pour ne pas provoquer de difficulté à uriner.
  • Le sphincter artificiel : en cas d’incontinence sévère, la pose d’un sphincter urinaire artificiel peut être proposée. L’intervention consiste à placer une manchette gonflable qui va bloquer le passage de l’urine. Une pompe est alors installée pour ouvrir la manchette et vider la vessie en temps voulu. Il permet dans 8 cas sur 10 de retrouver une continence sociale.

Qu’en est-il des protections d'incontinence urinaire après une prostatectomie ?

L’incontinence urinaire après une prostatectomie, même si elle est temporaire, peut avoir des conséquences sur la vie sociale et intime du patient. Avant de retrouver une continence normale, l’idéal est d’avoir recours aux protections d’incontinence pour adulte (couches, slips ou changes complets jetables). Ces protections absorbent rapidement l’urine, tout en neutralisant les odeurs. Vous pourrez ainsi reprendre votre vie et vos activités sans être gêné par les fuites urinaires.

Malheureusement, la Sécurité Sociale ne rembourse pas les protections d’incontinence. Or, l’achat des protections peut présenter une lourde dépense pour les patients. Pour une incontinence sévère, le budget consacré aux protections peut monter jusqu’à 300 € par mois.

Il existe toutefois des dispositifs qui peuvent vous aider à financer les protections d’incontinence :

  • La Caisse Primaire d’Assurance Maladie peut, après examen de votre dossier, accorder une participation aux dépenses non remboursables, dont font partie les protections.
  • L’Allocation Personnalisé d’Autonomie (APA), la prestation de compensation du handicap (PCH) ou le plan d’action personnalisé (PAP) peuvent également participer au financement de vos protections pour incontinence.
  • Enfin, certaines mutuelles prennent en charge les dépenses liées à l’incontinence.

Si vous venez de subir une opération de la prostate, n’hésitez pas à changer de mutuelle santé si cette dernière ne couvre pas les frais liés à l’incontinence. Contactez les conseillers Santiane, ils vous aideront à trouver la complémentaire santé la plus adaptée à vos besoins.

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